Page 4 - Le soleil sest refugie

AVANT-PROPOS

8 septembre 2013 : toutes les radios annoncent la prise de Maa-
loula, bourgade syrienne connue du monde entier parce que
l’on y parle encore la langue du Christ, l’araméen ; également
lieu de pèlerinage pour les chrétiens comme pour les chiites
(210000 pèlerins y ont fait halte en 2010). L’attaque a été pré­
cédée le 4 septembre d’un attentat suicide à la voiture piégée à
l’entrée de la ville. Les milices d’Al Nosra, la branche syrienne
d’Al Qaïda, dont Laurent Fabius a osé dire qu’ils faisaient « du
bon boulot », font sauter ou incendient les bâtiments religieux
(dont le monastère Sainte-Thècle qui date du IVe siècle), le vieux
quartier, arrachent les crucifix, abattent les statues, persécu­
tent les habitants encore présents qui refusent de renier leur
foi. Six jeunes gens sont enlevés, trois autres sont exécutés pour
ne pas abjurer. Ils se prénommaient Mickaël, Antoine, Sarkis.
Ils avaient 60 ans, 40 ans et 19 ans. Cela s’est passé au xxie siècle,
haut lieu de civilisation. « Qui veut rester choisit la Croix », rap­
pelle le père Toufic, curé de Maaloula dans un message de foi.
Dans le même temps, François Hollande, ne voulant pas
« rater » un autre « Printemps arabe », s’apprête à bombarder
la Syrie, évoquant comme il se doit dans nos démocraties « les
droits de l’homme » qui semblent autoriser à justifier tous
les massacres opérés en leur nom : Kosovo, Afghanistan, Irak,

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