Page 4 - l'horizon patient
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L'aventure s'amplifie lorsque L'impatiente échappée déjoue
L'Horizon patient. Bien que la distance piétine/ qui perd son attrait,
toujours attire La crête sans fin d'un poème. N'est-il pas nécessaire
de s'occuper de mots précieux cailloux /arrachés/ à la chair dus este à la
nuit de la lansue? Persiste Un chant solitaire.
Le lecteur ne s'étonne pas de rencontrer L'invisible face-à-face
des cathédrales de Brou, Carcassonne, Chartres. Défilent les
espaces de silence et de cette beauté dont la quête inaugurait
l'ensemble: la Sainte Chapelle, la Grande Chartreuse, la Sainte-
Baume, Hautecombe ... Jusqu'à ce que Le rire tressaille en chaque
pas etc' est un plain-chant entre souffle et pierres, une errance à
travers des paysages, des marches, des ascensions, en quête sou-
tenue de lumière et d'une joie sauvase.
Ne pourrait-on voir cette suite de poèmes comme autant
de cairns, repères sur les itinéraires des explorateurs, auxquels
chacun apporte sa propre contribution, son caillou, son galet?
René Guy Cadou nous a rappelé que Pour apprendre à écrire, il
nous a fallu apprendre à vivre, c'est-à-dire à souffiir et à aimer. Jamais
nous n'atteindrons le terme mais nous avançons à la clarté tan-
tôt sourde, tantôt fulgurante de la poésie.
Colette Nys-Mazure,
11 mai 2020