Page 3 - l'horizon patient
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Préface







         La danse, le métier de thérapeute - ces passions devenues mé-
         tiers - ne sont pas étrangers à l'inspiration; la grâce du mouve-
         ment et l'attention au vivant marquent la vingtaine de recueils
         publiés par Anne-Lise Blanchard. L'Horizon patient apparaît
         comme une épure, une recherche de sobriété éloquente. Ne pas
         abuser des mots ni des métaphores mais, renonçant aux arti-
         fices, restituer leur force native, leur élan.
            L'ensemble s'ouvre sur ce vœu ardent Que la beauté vienne
         frapper à ma nuit; on le retrouve égrené en fin du premier poème,
         issu peut-être de l'enfance aux joues rieuses/ qui s'ébroue en forêt.
         Comment ne pas évoquer Henry Bauchau observant que Le
         vitrail travaille la lumière, l'écriture, l'obscurité intérieure. Lorsque
         Anne-Lise Blanchard nomme ma nuit et souhaite que la beauté
         vienne frapper? Le poète creuse au-delà des apparences: frapper,
         le verbe polysémique choisi, laisse le lecteur libre de son inter-
         prétation.
            Nous voici embarqués par Lieux et voix sous le signe de la
         musique (Poulenc, Berlioz), de figures tutélaires (Claudel, Rous-
         seau) mais aussi de villes sur la mer - Lisbonne, Collioure, Sète ...
         tandis que La Promesse serait la déclinaison des saisons au bord
         des lacs - Lugano, Côme. Il ne s'agit pas de cartes postales tou-
         ristiques mais d'instants à ne pas laisser s'évanouir.




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