Page 7 - Copeaux de saisons
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Préface
Il est bien affûté le fer de rabot qui débite copeaux bouclés
et odorants, résultat d’un travail tout en finesse où il est question de
vieux cèdre et de jeunes feuilles, de figues fraîches et d’arbres qui
s’enflamment.
Bien affûtés, surtout, les cinq sens d’Anne-Lise Blanchard,
parfaitement à l’aise au milieu d’une nature dont elle savoure les
bienfaits. Lente dégustation par petites gorgées d‘un quotidien peuplé
d’animaux familiers, d’un quotidien que l’auteur assaisonne de ses
découvertes et qui nous met en face d’une réalité à portée de la main.
Anne-Lise Blanchard parvient, avec une concision aiguisée du verbe,
à nous faire partager ses émotions devant des paysages — « tableaux
pour une vie » — que les saisons transforment pour nos yeux gour
mands.
C’est la générosité de cette démarche qui rend ces notations
uniques, par la précision de leur vocable, ramassé sur lui-même et qui
fait de chaque évocation un moment singulier.
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