Page 1 - Le ravissement de la marche
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Avant-propos
Dans Le ravissement de la marche, Anne-Lise
Blanchard nous ramène, par tercets, vers la "voie du
haïku".
La surprise, l'étonnement, l'émerveillement de
l'instant présent qui s'impose à nous :"Quelques
moucherons/sous le lampadaire/oh il neige ! " ou se
combine à ses réflexions, ses questionnements :"Vers
quel Graal/avançons-nous silencieux/sans compter
l'effort", et qu'elle articule ainsi afin de nous les faire
à notre tour ressentir le plus directement possible.
Une conscience du monde alentour et à soi-même
se révèle, que ce soit du monde naturel - végétal et
animal - ou du monde humain : complicité entre une
mère et sa fille, tableautin que forment des dames de
Monoprix sous la pluie, évocation de sans-abri com-
parés à des "escargots des villes", ... , tout spectacle est
potentiellement sujet à poésie ; Anne-Lise Blanchard
en témoigne et nous le fait apprécier avec bonheur,
avec humour :"Trois-quaiis de profil/l'œil scrutant le
photographe/le cygne ce matin", mais aussi, parfois,
quand les saisons de l'amour sont désertées, avec une
douleur retenue, pudique :"Déjà les pivoines -/Combien
de saisons passées/sans arc-en-ciel"
Cependant, la nature et la belle saison qui s'an-
nonce puis s'installe, peuvent apporter de nouveau
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