CARNET DE ROUTE

De l’Oronte à l’Euphrate,

les marches de la résurrection

ANNE-LISE BLANCHARD

D’août 2017 à août 2018, A.-L. Blanchard a parcouru la Syrie, la Jordanie et l’Irak dans le sillage de l’association SOS Chrétiens d’Orient, notant, étape après étape, tout ce qu’elle a pu observer ou écouter à travers ses visites et ses rencontres. Avec simplicité, l’auteur évoque les destructions causées par les djihadistes dans des lieux qui ont marqué l’histoire du Proche-Orient ; elle relate surtout les souffrances et injustices que ces militants islamistes ont infligées aux chrétiens et aux Yézidis du nord de l’Irak. Des pages intéressantes concernent cette communauté dont la croyance plonge ses racines dans l’Iran ancien. L’hospitalité offerte par les Kurdes sunnites aux victimes de ces horreurs ne doit pas tromper car elle est intéressée, disent les chrétiens, qui mettent en garde les Occidentaux contre les illusions entretenues par une idée irénique de l’islam.

C’est sur elle que repose la nocivité de la politique française en Syrie. Mais A.-L. Blanchard insiste aussi, exemples à l’appui, sur l’héroïsme dont elle a été le témoin, sur la vocation des chrétiens et l’espérance qui habite les représentants des Églises locales. La sincérité de son récit et l’amour qui s’en dégage lui valent la reconnaissance du patriarche émérite de l’Église grecque-orthodoxe, Grégoire III, et du curé de Maaloula, Toufic Eid, qui lui offrent une préface et un avant-propos émouvant.

Annie Laurent
La NEF - Septembre 2020

 

 

 

RETOUR À NINIVE ?

Anne-Lise Blanchard,
Carnet de route, de l'Oronte à l'Euphrate
Les marches de la résurrection,
Via Romana, 132p. 15€


Voilà un carnet de route qui tait du bien. Engagée auprès de l'association SOS
Chrétlens d'Orient. l'auteur relate, avec un style littéraire et rapide, la résurrection
des communautés martyrisées par toutes ces années de guerre.
Ils ont échappé à l'extermination avec courage, à Mhardeh par exemple.
On se prend même à rêver que la vie reprenne comme
avant et que les années Daech et AL Nosra ne
soient plus qu'un mauvais souvenir.
Les églises renaissent, des familles réfugiées reviennent sur
leurs terres, mais on sent avec une pointe de fatalité que le djihad n'est pas terminé.
Beaucoup de chrétlens d'Orient cherchent encore à partir en Australie ; l'Europe Islamisée, qui les a
souvent abandonnés au pire, les attire de moins en moins.
L'exil est la victoire posthume des djhadistes. H.D - Conflits, septembre 2020